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La culpabilité dans un régime

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La culpabilité dans un régime

J’ai eu besoin d’écrire ce post sur la culpabilité dans un régime parce que je viens de voir sur YouTube un coach qui prenait en exemple les personnes qui reprenaient du poids après une perte.

La culpabilité un sentiment très familier

Ce sentiment là je l’ai eu toute ma vie avec le regard des autres sur mes rondeurs (pour ne pas dire bourrelets…). Impossible de poser la question dans un magasin pour savoir s’il y a cette robe dans ma taille ou non. Le regard soit goguenard soit de pitié des vendeuses n’ont jamais été ma tasse de thé ! Une forme de honte accompagnée d’une image morale de soi totalement dégradée. Il y a deux versants au mal être, l’image physique, la plus évidente et l’image morale qu’on a de soi-même.

Le physique

La valse des étiquettes

la culpabilité dans un régime étiquette

C’est la première chose qu’on voit de nous. Hop au premier regard on nous colle l’une des étiquettes suivantes : ronde, grosse, grassouillette, dodue, obèse, ventripotente, callipyge, généreuse, mahousse, bouffie, forte, pansue, replète, grasse, éléphantesque, adipeuse, bedonnante, plantureuse, corpulente, empâtée, massive, rebondie, imposante, adipeuse… voilà ça c’est fait…

Pour les femmes c’est pire

On demande moins à l’homme d’être en représentation physique qu’à une femme. La féminité c’est l’apprêt, le raffinement, la séduction, la fragilité (supposée). Mais le poids c’est l’opposé de tout ça. C’est pas sexué un gros, ça ressemble à un bébé géant. La taille n’est pas marquée, la poitrine se confond avec le ventre. C’est extrêmement difficile de se ressentir femme lorsqu’on a trop de poids. Moi j’avais lâché l’affaire, je me contentais d’être un être humain et j’étais admirative et fascinée par ces jolies femmes rondes qui portaient leurs kilos avec grâce. Moi je n’y suis jamais arrivé.

Le moral

L’autoflagellation

Alors j’ai vu des personnes en surpoids dirent : « je suis gros » ou « je suis grosse » ou « avec mon poids », comme si on n’avait pas remarqué, comme si c’était ce qu’on regarde d’eux. Moi même je l’ai dit. Je crois bien que je le disais pour que les autres ne le disent pas. Voilà, je sais que je suis grosse, pas la peine que tu en parles, ça me ferait trop mal.  On essaie d’être tout petit émotionnellement pour se faire pardonner la grande place qu’on prend dans l’espace, du fauteuil, du canapé et encore pire … du strapontin. On est comme des petits lapins apeurés devant les phares de voiture, les phares que sont les yeux de ceux qui jugent. Cela met le cœur en vrac. On se sent dévasté, des centaines de fois par jour et à chaque reflet. Reflets des miroirs, des vitres, reflets des regards.

Une sensibilité exacerbée

Le livre qui m’a le fait le plus pleurer est la métamorphose de Kafka. C’est l’histoire d’un homme qui se réveille un matin en étant une espèce de gros cafard qui dégoûte et fait fuir tout le monde. Le film le plus poignant c’était Eléphant man. L’histoire, vraie cette fois-ci, de Joseph Merrick, un anglais né avec des malformations et exhibé comme phénomène de foire. J’ai tellement ressenti là le désespoir poignant, la solitude absolue et l’impossibilité d’être aimé. Tout d’abord parce que l’on a pas le droit d’être aimé, on ne le mérite pas, soi-même on ne s’aime pas. Et quand bien même si une personne nous aimerait qu’on ne pourrait y croire. Voilà, être différent, rejeté, jugé, étiqueté, c’est une forme d’enfer à vivre.

Le sentiment d’échec

On se trimballe avec ce poids le sentiment de  passer à côté de sa vie et des opportunités de réussite. Moi je ne me sentais pas femme et à chaque fois que j’ai eu un compliment je n’y croyais pas. Je n’aime pas les compliments parce que je n’y crois pas. J’ai perdu beaucoup de poids, souvent, dans ma vie et je reprenais toujours ce poids, toujours. Je subissais des régimes de torture pour finalement me retrouver au poids de départ et même plus. Les yoyos de 50 kg !

Et à chaque fois le chœur des bien-pensants qui affirment que ce n’est qu’une question de volonté… moi je réponds aujourd’hui : N’IMPORTE QUOI !!

Avec vos théories qui ne comprennent rien à ces problématiques de poids vous m’avez blessée.

La culpabilité dans un régime

la culpabilité dans un régimeAlors aujourd’hui quand j’ai vu un coach qui prenaient en exemple les personnes qui reprenaient du poids après un régime hypocalorique dans 95% des cas et qui disait que c’était un manque de volonté j’ai eu envie de hurler. J’avais typiquement là l’exemple d’une personne poussant à la culpabilité dans un régime.

Sombre ignorant si les personnes reprennent du poids avec le régime hypocalorique c’est parce que ce régime est débile et qu’il ne fonctionne pas sur le long terme. S’il était si bien que ça, ça marcherait ! Les gens ne reprendraient pas. Ce n’est pas une question de volonté c’est une question de compréhension de la façon dont fonctionne le corps et l’esprit d’un être humain !!!

Les mêmes causes provoquant les mêmes effets. Après un régime hypocalorique on essaie de reprendre une vie « normale » mais entre temps le corps s’est adapté à la baisse de calories et donc au-to-ma-ti-que-ment le poids revient. Et tenir dans la famine c’est psychologiquement impossible.

Alors voilà c’est mon coup de gueule ce soir. Non le surpoids n’est ni une question de paresse, ni une question de manque de volonté, c’est une question de fonctionnement des hormones et de compréhension dans la façon dont fonctionne le corps.

Je suis en train de perdre du poids, tranquillement, en mangeant ce qu’il faut, comme il faut, ma santé n’a jamais été aussi bonne. Je me régale et je souhaite à tous de trouver le régime à faire à vie qui les satisfasse autant que le mien. Parce que le changement pour être efficace doit être définitif, forcément…

Alors stop à la culpabilisation. C’est une émotion négative et comme le corps se nourrit aussi de nos émotions : je ne suis pas loin de penser que la culpabilité fait grossir. Comme le stress.

La fin de la culpabilité

la fin de la culpabilité dans un régimeJe ne culpabilise plus, ni sur mon poids d’avant ni sur celui d’aujourd’hui. Avant je suivais les régimes débiles qui affament et je ne savais pas comment le corps fonctionnait pour de vrai. J’ai fait plein de tests sur moi. Chaque corps a son histoire propre et j’avance dans la connaissance respectueuse du mien.

Après un an d’apprentissage studieux, à écouter une coach qui m’a énormément aidée et soutenue, à lire, regarder des vidéos. Je sais comment gérer. Je sais aussi que je suis gourmande. Alors je cherche des choses qui me font plaisir et sur lesquelles je peux me laisser aller de temps en temps. Je ne subis plus aucune frustration.

Je partage mes expériences sur le groupe Facebook Keto & Co. et là des personnes vivent les mêmes choses que moi. On se pose des questions, on se donne des réponses, on trouve des choses ensemble et cela m’aide énormément à progresser. Être bien entourée dans une ambiance joyeuse et positive est très important pour moi.

Je peux encore progresser, avec les autres. Je suis si heureuse de suivre le même chemin que toutes ces personnes vers une bonne santé.

La culpabilité dans un régime c’est fini car j’ai aussi compris que les défaillances et les chutes font aussi parti du chemin.

Voilà… c’est tout !

 

 

 

 

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