Toutes les hormones sexuelles sont faites à base de cholestérol. A partir du moment où on apporte au corps les bonnes graisses dont il a besoin, alors tout va mieux… En principe, sauf si. Dans cet article on aborde le céto en nuance parce que tout ce système est fin et sensible !
Quand la cétose chamboule le bal hormonal
Au départ, tout commence bien. L’alimentation cétogène entre dans la vie, promet monts, merveilles et jeans qui ferment sans squat. Et dans le corps, les hormones féminines lèvent un sourcil : “C’est qui, cette nouvelle copine ?”
Mais comme dans toute comédie romantique, l’idylle peut vite basculer. Si elle est bien menée, la céto répare les déséquilibres. Mal faite, elle peut virer au vaudeville hormonal. Alors comment cette alimentation agit-elle sur les cycles, la fertilité ou la ménopause ? Petit tour de piste des effets – avec ou sans talons.
Insuline : la diva mise à la porte
C’est la première à tomber quand on passe en céto : l’insuline. Star du métabolisme glucidique, elle crie quand on mange des pâtes, déclenche le stockage et parfois… flingue l’équilibre hormonal.
Chez les femmes atteintes de SOPK, cette insuline en folie stimule les ovaires à produire trop d’androgènes. Résultat : acné, poils de compétition et ovaires en grève.
Bonne nouvelle ?
Le céto calme tout ça. En réduisant les glucides, l’insuline baisse, les androgènes rentrent dans leur boîte et le cycle se relance. Parfois, miracle : une ovulation réapparaît comme par magie. On entend presque un petit « ting » céleste dans l’utérus.
Mais… trop peu d’insuline, c’est aussi un souci. Chez une femme non résistante, le combo céto ultra-strict + sport à jeun + 2 feuilles de salade par jour peut créer un déficit énergétique. Et là, le corps panique :
“Pas de glucides ? De graisse ? De bébé ? Très bien, on arrête tout.”
Résultat : règles aux abonnés absents.
Cortisol : l’hormone drama queen
C’est la Beyoncé des hormones de stress. On l’aime pour sa capacité à nous sortir du lit en cas de lion dans le salon. Mais quand elle squatte trop longtemps, elle flingue la progestérone, sème le chaos dans les cycles et transforme la moindre contrariété en larmes devant une pub pour du fromage.
Le problème ? Le céto, au début, est un stress. Un stress physiologique, certes, mais un stress quand même.
Ajoute à ça :
– un jeûne intermittent trop long,
– un déficit calorique qui ferait pleurer une appli de fitness,
– et trois séances de HIIT à jeun,
… et tu obtiens un cortisol façon blockbuster. Résultat :
- ovulation capricieuse,
- insomnie,
- syndrome prémenstruel façon film d’horreur.
Le corps dit : “Tu veux survivre ou ovuler ? Faut choisir.”
Œstrogènes : ni trop, ni trop peu
Les œstrogènes, ce sont un peu les reines du bal. Trop et c’est l’excès d’invitations : seins douloureux, cycles en montagnes russes, endométriose qui danse sur la table. Pas assez et c’est la piste vide : sécheresse, fatigue, bouffées, moral en chaussettes.
Or, les œstrogènes ne viennent pas que des ovaires. Ils se planquent aussi dans la graisse. Et comme le céto fait souvent fondre cette réserve avec une élégance cruelle, les œstrogènes suivent.
Bonne chose ? Pour les femmes en excès, oui : l’équilibre revient, les fibromes se calment, les seins respirent.
Moins drôle ? Pour les autres : règles qui disparaissent, chute de libido, peau en berne.
Et la ménopause dans tout ça ?
Ah, la ménopause. Ce moment joyeux où le corps met les œstrogènes en RTT prolongé et te laisse avec un ventilateur greffé à la main.
Le céto peut aider : moins d’inflammation, moins de fringales, meilleur sommeil (quand il est bien mené). Il peut même apaiser les bouffées et le SPM pré-ménopause. Mais attention : si tu t’affames, ton corps va penser que tu fuis une guerre et il coupera tout ce qui n’est pas vital. Comme la joie. Ou le sommeil.
Donc, amie ou ennemie ?
Céto bien faite = alliée hormonale.
Céto punitive = bazar endocrinien.
Pour les femmes, il ne s’agit pas de suivre la version bodybuilder de l’alimentation cétogène. Il s’agit d’écouter ses signaux.
– Avoir assez de graisses.
– Pas jeûner comme un moine shaolin tous les jours.
– Manger suffisamment (même en céto).
– Accepter les variations selon les cycles.
Chute (et moral en hausse)
L’hormone féminine, c’est comme une copine ultra-sensible : elle peut être merveilleuse mais elle a besoin d’un cadre doux, rassurant et constant. Si tu veux qu’elle te suive dans ton aventure céto, ne l’effraie pas avec des jeûnes spartiates et des menus tristes.
Donne-lui du gras, du repos, un peu de chocolat noir (85 %, promis) et surtout… la paix.
Pour aller plus loin
Effects of Ketogenic Diet on Reproductive Hormones in Women With Polycystic Ovary Syndrome : Une méta-analyse publiée en 2023 dans le Journal of the Endocrine Society a évalué les effets d’un régime cétogène sur les hormones reproductives chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
Après au moins 45 jours de régime cétogène, les participantes ont présenté une amélioration significative de leur équilibre hormonal : réduction du ratio LH/FSH, diminution de la testostérone libre et augmentation de la SHBG, accompagnées d’une perte de poids notable. Ces résultats suggèrent que le régime cétogène pourrait être une approche prometteuse pour améliorer la fertilité et réguler les cycles menstruels chez les femmes atteintes de SOPK
Beyond Menstrual Dysfunction: Does Altered Endocrine Function Caused by Problematic Low Energy Availability Impair Health and Sports Performance in Female Athletes? : détaille comment un déficit énergétique trop fort arrête l’ovulation.
Perceived stress, reproductive hormones, and ovulatory function : L’étude publiée en 2015 dans la revue Epidemiology a examiné l’impact du stress perçu sur les hormones reproductives et la fonction ovulatoire chez 259 femmes en bonne santé âgées de 18 à 44 ans. Les résultats ont montré qu’un niveau élevé de stress quotidien était associé à une diminution des niveaux d’estradiol, de progestérone et de l’hormone lutéinisante (LH), ainsi qu’à une augmentation de l’hormone folliculo-stimulante (FSH), ce qui augmente le risque d’anovulation.
Ces conclusions suggèrent que le stress psychologique quotidien peut perturber le cycle menstruel même chez les femmes sans troubles reproductifs connus, soulignant l’importance de la gestion du stress pour préserver la santé reproductive.
Tu veux adapter ton céto à tes cycles ou éviter la panne d’ovaires ? Direction cetoclub.com pour des menus bien dosés et le groupe Facebook Céto Club & Co pour ne pas te sentir seule quand ton corps crie « j’ai faim » à 17h