Je vois souvent des personnes qui donnent le conseil de prendre du sel rose de l’Himalaya. Voici la vérité sur les sels, loin des tendances. Forcément fallait que j’ajoute le mien de grain…
Sel rose ou sel gris : la guerre des grains
C’est l’histoire d’un petit grain de sel qui rêvait de gloire. Il voulait qu’on parle de lui, qu’on l’achète par sacs entiers, qu’on le prenne en photo sur fond de bois flotté, avec un ramequin artisanal et une lumière douce de fin d’après-midi. Il s’appelait Sel Rose de l’Himalaya. Et il a réussi.
Mais si on arrête deux minutes les filtres Instagram pour allumer notre cerveau, une question se pose : ce sel rose est-il vraiment meilleur pour la santé que le bon vieux sel gris de Guérande ? Spoiler : non.
Le rose, c’est joli. Mais c’est tout.
Ce sel-là vient des mines du Pakistan, pas de l’Himalaya. Déjà, ça calme. Ensuite, il contient de l’oxyde de fer. C’est ce qui lui donne sa couleur rosée. Et oui, de l’oxyde de fer, c’est du rouille-bien-être. Un soupçon, ça va. Mais à dose selfie, bonjour l’accumulation.
Et côté minéraux ? Une pincée de marketing. Le sel rose contient en tout et pour tout 2 à 3 % de « trucs », genre magnésium, calcium, potassium. Mais à la quantité qu’on consomme, c’est peanuts. En fait, on en mangerait des kilos pour avoir un vrai apport minéral. Ce qui, entre nous, serait fatal.
Le gris, c’est brut, c’est chic, c’est local.
Le gros sel de mer, non raffiné, comme celui de Guérande ou de l’Île de Ré, est bien plus proche de la composition minérale de nos os. Et ce n’est pas une poésie new age, c’est de la biochimie.
Riche en magnésium, calcium, potassium, iode naturel quand il est récolté artisanalement, il contient en moyenne 80 minéraux et oligo-éléments naturellement présents dans l’eau de mer. Et surtout : dans les bonnes proportions pour notre corps.
En gros, nos os dansent la lambada avec le sel gris, alors qu’ils lèvent un sourcil blasé devant le sel rose.
Voici les éléments qu’on trouve dans le gros sel gris de mer
Minéraux majeurs (macrominéraux)
Sodium (Na)
Chlorure (Cl)
Magnésium (Mg)
Calcium (Ca)
Potassium (K)
Soufre (S)
Oligo-éléments (présents en plus petites quantités mais essentiels)
Zinc (Zn)
Fer (Fe)
Iode (I)
Manganèse (Mn)
Cuivre (Cu)
Sélénium (Se)
Cobalt (Co)
Nickel (Ni)
Bore (B)
Fluor (F)
Lithium (Li)
Strontium (Sr)
Molybdène (Mo)
Vanadium (V)
Chrome (Cr)
Silicium (Si)
Rubidium (Rb)
Baryum (Ba)
Aluminium (Al) à l’état de traces naturelles
Le verdict : sel rose pour la déco, sel gris pour les électrolytes
Le sel rose est un influenceur. Le sel gris est un artisan. L’un vous sourit en story, l’autre vous remet d’aplomb après une crampe. Si vous êtes en alimentation cétogène, ou que vous transpirez beaucoup, ou simplement que vous avez envie d’un électrolyte utile plutôt qu’un gadget minéral, foncez sur le gris.
Et si vous voulez briller en société, glissez l’info : le sel de Guérande, c’est le seul qui peut se vanter d’avoir un profil minéral aussi proche de celui du liquide interstitiel humain. Rien que ça.
Conclusion salée
Instagram a ses chouchous. La science a les siens. Si vous cherchez un vrai sel pour la santé, les os et l’équilibre électrolytique, retournez aux marais salants, pas aux mines marketing. Le sel rose est tendance. Le sel gris est intelligent.
Et pour les recettes vraiment salées… il y a Céto Club. Et pour en discuter, passez faire un tour sur le groupe Céto Club & Co. On y cause pas mal de cristaux… mais pas ceux de roche.
Souhaites-tu que je t’en fasse une version image Pinterest ou post Insta ?