Plutôt que regarder des films que j’aurais oubliés dans peu de temps je préfère lors de mes nuits blanches chercher à comprendre le corps humain.
Je partage mes découvertes sur Le Mag en essayant d’être claire et amusante. Pour ce dernier point, c’est pas gagné mais j’y travaille aussi…
Y a-t-il un os dans le lait ?
Tout le monde connaît ce fameux conseil : « Bois ton lait, c’est bon pour les os ! ». Sauf que parfois, après un bol de fromage blanc ou une mousse au mascarpone, ce n’est pas la solidité osseuse qu’on sent… mais une migraine, un ventre ballonné ou une peau qui fait des siennes. Faut-il jeter le lait avec l’eau du bain ? Pas si vite. L’histoire est plus complexe. L’inflammation liée aux produits laitiers ne concerne pas tout le monde de la même façon. Mais quand elle se déclenche, elle peut saboter bien des efforts, y compris en céto.
Par ailleurs, il semble que dans les pays où l’on consomme le plus de produits laitiers, là se trouvent le plus d’ostéoporose… Chercher l’erreur…
Dans le corps, que se passe-t-il vraiment ?
L’inflammation n’est pas forcément visible. On ne gonfle pas comme une montgolfière en criant « j’ai bu du lait ! ». Non. Mais à l’intérieur, des réactions en chaîne peuvent démarrer dès que certains composants du lait sont mal tolérés.
Il y a deux coupables fréquents : le lactose, ce sucre naturel du lait, et les protéines laitières, surtout la caséine et la bêta-lactoglobuline. Si le lactose n’est pas bien digéré (à cause d’un manque de lactase), il fermente dans l’intestin, provoquant ballonnements, gaz et inflammation locale. C’est classique.
Mais même sans lactose, les protéines peuvent poser problème. Chez certaines personnes, elles franchissent la barrière intestinale trop tôt, encore partiellement digérées. Le système immunitaire les prend alors pour des intrus. Résultat : il envoie l’artillerie. Cytokines, globules blancs, boum, inflammation. Localement ou partout.
Où ça bloque ? À tous les étages !
Chez certains, c’est le système digestif qui trinque : douleurs abdominales, diarrhées, syndrome de l’intestin irritable.
Chez d’autres, c’est la peau : acné, eczéma, rosacée. Quand la perméabilité intestinale augmente (ce fameux « leaky gut »), des molécules inflammatoires circulent dans le sang et se logent où elles peuvent.
Et puis il y a le cerveau. L’inflammation chronique peut amplifier les troubles de l’humeur, provoquer fatigue, migraines, et même brouillard mental. Oui, cette mozzarella fondue qui vous rendait heureux sur le moment pourrait saboter votre clarté mentale trois heures plus tard.
Enfin, certaines études suggèrent que chez les personnes génétiquement prédisposées, les produits laitiers peuvent activer des réponses auto-immunes, notamment dans la thyroïdite de Hashimoto ou la polyarthrite.
Qui est concerné ? Tout le monde… ou presque
Voici les profils les plus à risque :
Les intolérants au lactose surtout les populations non européennes (jusqu’à 90 % en Asie de l’Est).
Les personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques : Crohn, SII, arthrite, Hashimoto…
Les personnes à la barrière intestinale fragile (stress chronique, alimentation ultra-transformée, infections…).
Les sportifs sous régime hyperprotéiné qui surconsomment des poudres à base de whey sans toujours digérer correctement.
Les enfants et ados avec des symptômes cutanés ou ORL récurrents (rhinites, otites) sont souvent sensibles aux produits laitiers.
Et parfois rien… chez certaines personnes, aucun souci, pas de réaction, pas de feu intérieur.
Les produits laitiers : tous coupables ?
Pas forcément. Le type de lait compte. La caséine A1, présente dans le lait de vache moderne, est plus inflammatoire que la caséine A2, qu’on trouve dans certains laits de vache anciennes races, de chèvre ou de brebis. Le lait cru, non pasteurisé, contient des enzymes qui facilitent parfois la digestion. Les fromages affinés, comme le parmesan ou le comté, ont très peu de lactose et peuvent être mieux tolérés.
Autrement dit, entre une raclette industrielle et une tomme de brebis au lait cru, il y a un monde. Et votre inflammation le sait.
Le lien avec l’alimentation céto
En céto, l’inflammation est un ennemi majeur. Si les produits laitiers provoquent une réponse inflammatoire, ils sabotent vos efforts. Perte de poids ralentie, rétention d’eau, troubles hormonaux… En phase d’adaptation ou lors d’une plateau, un simple retrait des produits laitiers pendant deux semaines peut tout débloquer.
Pas de fromage à pleurer
Il n’y a pas UNE vérité sur les produits laitiers, mais des réactions individuelles. Certains peuvent se régaler d’un yaourt grec sans broncher. D’autres vont déclencher une cascade inflammatoire avec un simple cappuccino. L’important, c’est d’observer, de tester, parfois d’éliminer temporairement. Et de ne pas croire que la mozzarella est une religion.
D’ailleurs, pour découvrir comment retirer les produits laitiers sans pleurer toutes les larmes de son reblochon, c’est par ici : cetoclub.com
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Pour aller plus loin
Allergie alimentaire au lait de vache ou intolérance au lactose ? : l’allergie au lait de vache (CMA) est une réaction immunologique, tandis que l’intolérance au lactose est une réaction non immunitaire liée à un déficit en lactase.
Milk proteins and human health A1/A2 milk hypothesis : le lait contenant la protéine bêta-caséine A1 produit la bêta-casomorphine-7 (BCM-7), qui interagit avec les systèmes nerveux, immunitaire et endocrinien. Elle est liée à des maladies comme le diabète de type 1, les maladies cardiovasculaires ou certains troubles neuropsychiatriques. En revanche, le lait A2, dépourvu de cette forme de caséine, est mieux toléré et associé à un risque plus faible de ces pathologies.
The relationship of diet and acne : certaines études ont observé une association entre la consommation de lait et l’aggravation de l’acné, possiblement liée à la présence d’hormones naturelles dans le lait de vache, surtout lorsqu’il provient de vaches gestantes. Bien que les preuves ne soient pas encore définitives, le lait pourrait influencer la production d’insuline et d’IGF-1, deux facteurs connus pour stimuler les glandes sébacées et favoriser les lésions acnéiques.