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Le goût du sucre en céto

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Le goût du sucre en céto

J’ai demandé aux administrateurs du groupe Facebook Céto club & Co. de donner leurs avis sur la saveur sucrée. Une chose sur laquelle nous sommes tous d’accord c’est qu’il vaut mieux éviter de donner au cerveau ce rappel. Toutefois nous différons sur notre façon d’y parvenir.

Avis d’Alexandra

Alexandra est naturopathe et soigne les terrains que sont les organismes humains. Son approche de la santé est holistique, c’est à dire qu’elle prend en compte de nombreux paramètres. Vous avez ici son blog. Voici ce qu’elle nous confie :

« Au cours d’une de nos nombreuses discussions en « off », Sophie nous a demandé d’écrire un article sur les douceurs sucrées en kéto selon notre sensibilité.

On voit beaucoup, sur le groupe, de recettes de douceurs, variées et appétissantes..et kéto.

Parfois, on a le sentiment que ces douceurs au goût sucré constituent une habitude quotidienne pour beaucoup, sont perçues comme une « compensation » , une façon de contourner les changement alimentaires qu’impose l’alimentation céto ou de se récompenser pour les efforts consentis.

Les points de vue de votre équipe d’admin diffèrent sur le sujet.

Je vous rassure, personne n’est en conflit !

Mais nos approches de la céto sont différentes, guidées par nos parcours de vie respectifs.

Pour ma part, je pense qu’adopter ce mode de vie revient à faire un « reset », une remise à plat de tout ce qu’on a intégré en termes de nutrition depuis notre plus tendre enfance, et qui nous est matraqué chaque jour, de partout, dans la pub et même à l’école !

Je crois qu’adopter la céto, c’est accepter de changer profondément son mode de vie, et sa façon de s’alimenter, et que chercher à adapter ses anciennes habitudes en version céto, à « transcrire » les recettes que l’on faisait auparavant, est une erreur. Pourquoi ? D’abord parce que consommer régulièrement des douceurs (gâteaux, desserts…) au goût sucré entretient l’addiction au niveau du cerveau, même sans faire varier la glycémie.

Et que l’on ne peut pas se délivrer d’une addiction sans la faire disparaitre de sa mémoire consciente et inconsciente. Cela revient à utiliser une cigarette électronique pour arrêter de fumer : remplacer l’addiction au sucre par une autre addiction, certes infiniment moins dangereuse pour le corps, mais qui pousse à rester prisonnier de l’addiction. Se sevrer progressivement du goût sucré à mesure que l’on avance dans le cheminement céto, en diminuant les desserts, etc.. me paraît illusoire pour la plupart des gens .

Parmi tous les gens autour de vous qui ont opté pour la vape pour arrêter de fumer, combien ont arrêté la vape après s’être sevrés de la nicotine ? Personnellement, j’en connais… un. Les autres continuent à vapoter ou ont carrément repris le tabac parce que la vape, c’est frustrant, en fait..et que ça ne donne pas le même plaisir. Voilà le maître-mot : frustration, manque, sacrifice, effort… oui, passer en céto demande des efforts, nécessite de se prendre en charge (et ce n’est pas facile), mais.. une fois qu’on est dans le grand bain, on devrait pouvoir nager tranquillement, sans ressentir que c’est difficile, que l’on manque de quelque chose.

Pour moi, une transition céto réussie et durable passe par l’apprentissage du plaisir de manger ainsi, par le développement de nouvelles saveurs à apprécier, plutôt que par la tentative de recréer son ancienne « culture alimentaire »

Oui, c’est difficile. C’est difficile au plan personnel, et c’est difficile socialement aussi, parce que notre société nous façonne et nous met sou pression avec le sucre sous toutes ses formes. J’aimerais aussi vous dire, à tous, que je ne pense absolument pas détenir LA vérité, que ce message ne fait que refléter MA façon d’aborder la céto, et ne constitue en aucune façon un jugement pour ceux qui l’abordent différemment ! Il n’y a pas de dogme , pas de pensée unique, il y a des chemins, des approches. .et chacun se doit d’adopter celle qui lui convient et de se l’approprier.« 

Avis de Sarah

Là je vous fais un copié-collé de l’intervention de Sarah sur le groupe Céto club & Co. suite à cet article que j’ai publié non terminé… Sarah accompagne de nombreuses personnes vers la santé par des rééquilibrages alimentaires, des accompagnements de jeûnes, des conseils. Elle est très savante en tout ce qui concerne les dernières recherches, découvertes sur les réactions du corps.

Alors je vais aussi mettre mon petit grain de ….sel 😁
Le regard d’Alexandra résonne parfaitement pour moi. Parce qu’effectivement, le goût sucré continue d’entretenir le circuit neurologique de la récompense, comme toute drogue. Même le goût seulement. Si on prend les bases (sans affect) de s’alimenter, le sujet du baccalauréat est posé (vous avez 2h 🤣🤣🤣).
Mangez vous pour vivre ou vivez vous pour manger?
Bon, même avec humour, cette question reste essentielle. Ce besoin du « sucré » est clairement émotionnel, voire habituel, automatique….
Comme la clope (qui peut être sociale, gestuelle… et addictive tjrs).
St Augustin a dit « L’abstinence totale est plus facile que la modération ». Je le crois et Ma façon de faire est ainsi. Quand je tranche, c’est clairement fait en conscience et sans tergiversations. Mais c’est Mon regard.
Et je Vous trouve très fortes et j’ai beaucoup de respect pour Celles et Ceux qui, comme Sophie, peuvent manger avec parcimonie les douceurs céto. C’est très difficile. (Pour la clope, en fait, rare sont ceux qui arrêtent en supprimant 1 ou 2 chaque semaine) Mais je dis bien, avec parcimonie. Chaque jour ou même repas, alors c’est toujours une addiction qui apporte quand même son lot d’énergie importante qui comptera sur l’évolution de libération de masse grasse. (C’est souvent la cause des plateaux).
Mais il est évident que si l’on ne se sent pas encore capable de trancher, les desserts céto sont bien préférables que de retomber dans le vrai sucre.
Mais il est, à mon regard, nécessaire et essentiel, tout de même, de voir et décider vers où on va. Pourquoi on choisit de changer l’alimentation et donc les habitudes, addictions, automatismes.
Nous sommes toutes et tous différents, les chemins vers le but le seront aussi. Mais sans faire des efforts de volonté dingues, un petit peu d’efforts sont nécessaires.

Loi de l’hormèse pour le corps.

Mais on peut faire pareil avec le cerveau. Il suffit de changer des habitudes, pendant 3 semaines minimum, et de nouveaux circuits se créent…. Il faut juste rester vigilant car comme une goutte d’alcool pour un ancien buveur, une habitude peut revenir très vite.
En tous cas, continuez à prendre soin de Vous, avec les recettes de La tendresse en cuisine et d’autres. Les plus salées possible pour être à satiété 😁
Si douceur, soyez en gratitude et mangez là en conscience.
Vous êtes Toutes et Tous précieux à la Vie, alors mettez toutes les chances de profitez d’Elle au mieux. 🥰🌹

Avis de Sophie

Si vous avez le bec salé, surtout restez bien dans ce mode là et n’essayez même pas le goût du sucre. Vous avez la chance inouïe de n’être pas en manque sans votre carré de chocolat ou votre biscuit du goûter ! Vous êtes bénis des dieux et vous avez un atout majeur pour un passage à l’alimentation cétogène réussi !

Voici mon avis : la finalité c’est de se passer du goût du sucre mais selon moi, là je reprends une phrase d’Oscar Wilde « La meilleure façon de résister à la tentation c’est d’y céder »

Le problème du cerveau. Si je vous dis « ne pensez pas à un éléphant rose » qu’allez-vous faire ? … Penser immédiatement et visualiser un éléphant rose. Les interdits sont tellement attirants… On rentre alors en lutte contre soi-même et là le pire est à envisager :

le craquage sur des sucreries non cétogènes.

Lorsqu’on est en céto, l’arrivée d’une importante dose de glucides détériore le système vasculaire et le corps qui n’est plus habitué à fournir de l’insuline à haute dose met du temps à réagir. Le corps se met alors en mouvement mais pas assez vite pour fournir la dose voulue d’insuline pour protéger les veines et les artères. Comme vous le savez l’insuline est l’hormone qui fait « entrer » les glucides dans les cellules pour fournir de l’énergie. Ce sont des « clés » qui ouvrent les cellules pour que les sucres (ou glucides) ne circulent plus dans le sang. Car dans le sang le sucre est  un poison. Les diabétiques dont le pancréas n’est plus fonctionnel doivent se supplémenter en insuline pour que le sucre ne provoque pas les dégâts comme la cécité, la nécrose des membres, etc.

Bref, craquer sur du sucre ou des glucides quand on est en céto est une TRÈS mauvaise idée.

L’anticipation

A mon avis pour les becs sucrées (dont je suis absolument) l’idéal est d’anticiper les manques et de savoir comment se préparer des « douceurs » de compensation. Non pas pour s’y jeter goulument mais pour anticiper les envies. Pour que si elles arrivent on puisse craquer sans se faire de mal, sans sortir de cétose. Parfois le goûter des enfants, les thés entre copines, les gâteaux d’anniversaire sont super tentants et on se dit « oh juste  une petite part » et là je dis stoppe !!!

Stop parce que c’est pas une question de calorie ou de poids pris, c’est plus grave : vous vous abimez.

Alors au lieu de craquer quand votre enfant plonge dans un paquet de Prince, faites vous VOS biscuits. En pâtisserie pratiquement tout est réalisable en version cétogène : biscuits, gâteaux, crêpes, brioches, beignets, douceurs, chocolats, bonbons, chantilly, caramel. Ici sur ce blog il y a des dizaines de délicieuses pâtisseries. Il suffit d’en préparer, de mettre en portions et de congeler. Certaines peuvent se faire au dernier moment en cas d’urgence.

Le temps passe et les envies aussi

Au départ je ne pouvais pas passer une journée sans goût sucré, sinon j’avais envie de pleurer, mais vraiment ce n’est pas une figure de style. Le manque était énorme. Je ne pouvais pas ne pas avoir le goût du sucre. Cela m’était impossible. Maintenant je suis capable de faire une semaine sans ce goût sucré… Si j’ai envie, je fais, si je n’ai pas envie surtout je n’en prends pas.

J’ai lâché la lutte, je prévois mes envies. Souvent lorsque je suis en stress, ce goût là reviens et je suis contente de n’avoir pas à lutter contre cette envie en même temps que je stresse. J’ai choisi d’être détendue vis-à-vis de cet aspect du céto.

Toutefois je choisis les bons édulcorants dans 90% des cas : stévia, inuline, fruit du moine, érythritol ou allulose à l’exclusion de tous les autres sucrants. Ceux-ci n’abiment pas l’organisme et ça aussi c’est important.

Observation sur d’autres personnes

Sur d’autres personnes proches de moi j’ai vu une réaction que personnellement je n’ai pas. Lorsque ces personnes ne consomment pas de goût sucré elles n’en ont pas envie mais si elles y goûtent alors cela appelle à nouveau cette saveur. Donc même dans les édulcorants : le goût du sucre en céto peut aussi appeler le sucré. C’est une question de nature et de personne.

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