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C15 : le gras saturé qui fait du bien

Grâce à notre amie Chystèle qui se trouve sur le groupe Céto club & Co.  j’ai découvert le C15 et j’ai donc voulu tout de suite partager avec vous. Un grand merci à elle pour la découverte de cet acide gras vertueux !

Quand le gras revient en grâce

Dans la grande famille des acides gras, on croyait avoir tout vu. Les oméga-3 faisaient la une, les oméga-6 étaient en procès, et les gras saturés… condamnés sans appel. Mais voilà qu’un petit outsider fait un retour surprise : le C15:0, alias acide pentadécanoïque.

Ce gras saturé à chaîne impair (eh oui, c’est une rareté biochimique) a longtemps été confondu avec les mauvais élèves. Pourtant, les études récentes lui tressent des lauriers. Et spoiler : il pourrait bien devenir le nouveau chouchou des cétonautes.

Qu’est-ce que le C15:0 ?

Le C15:0 est un acide gras saturé à 15 carbones, naturellement présent dans les produits laitiers entiers, le beurre de ruminants, certaines graisses animales (agneau, bœuf) et les poissons gras. Il est aussi produit en petite quantité par notre microbiote, mais l’alimentation reste la principale source.

Contrairement à d’autres acides gras saturés, il semble actif sur les membranes cellulaires, anti-inflammatoire, et même prolongateur de vie cellulaire.

Céto et C15 : une alliance logique

L’alimentation cétogène mise sur les graisses de qualité. Et dans ce contexte, le C15:0 coche plusieurs cases :

Le C15:0 résiste à la cuisson. Contrairement aux huiles végétales polyinsaturées, qui s’oxydent dès que la température grimpe, il garde sa structure. Son profil saturé le rend stable, même à feu vif. En cuisine céto, il fait donc figure d’allié fidèle, surtout quand on poêle, rôtit ou dore.

Les récepteurs PPAR

Mais ce n’est pas tout. Ce petit acide gras ne se contente pas de survivre à la chaleur : il agit. Il active les récepteurs PPAR, ces chefs d’orchestre du métabolisme.

Les récepteurs PPAR sont des protéines situées dans le noyau des cellules, qui agissent comme des interrupteurs génétiques : lorsqu’ils sont activés, ils modifient l’expression de certains gènes impliqués dans le métabolisme des graisses, la gestion du glucose et l’inflammation.

En clair, ils disent à la cellule : « brûle plus de gras« , « réduis l’inflammation« , ou « améliore la sensibilité à l’insuline« , selon le signal reçu. Le C15:0 fait justement partie des molécules capables de les activer dans le bon sens.

Le C15:0 régule l’inflammation, stimule la lipolyse et optimise la gestion du glucose. En clair, il parle directement aux cellules, et elles comprennent le message. Il coche toutes les cases du métabolisme céto-friendly.

Franchement, on devrait lui réserver une place d’honneur à chaque repas.

Bref, c’est un peu comme si le C15:0 faisait le ménage pendant que les cétones vous alimentent.

Ce que vient de découvrir la science

Des études d’observation ont montré que des taux sanguins plus élevés de C15:0 sont associés à :

  • une meilleure sensibilité à l’insuline ;
  • un risque réduit de maladies cardiovasculaires ;
  • une meilleure santé hépatique ;
  • une inflammation réduite.

Et contrairement aux idées reçues, il ne semble pas « boucher les artères » comme on le disait jadis. Au contraire, certaines recherches le classent même comme un acide gras essentiel potentiel, une sorte de nouveau nutriment oublié qu’il faudrait remettre dans nos assiettes.

Dans quels aliments le trouver en céto ?

Bonne nouvelle : il est déjà naturellement présent dans de nombreux aliments céto compatibles.

  • Beurre de pâturage cru (le meilleur pourvoyeur de C15:0)
  • Crème crue non stérilisée
  • Viandes de ruminants (agneau, bœuf nourri à l’herbe)
  • Poissons gras sauvages (saumon, maquereau)

Et même dans certaines graisses rares comme le suif ou le ghee artisanal

Attention toutefois aux versions industrielles pasteurisées ou allégées : elles contiennent souvent moins de C15:0.

Faut-il se supplémenter ?

Ce n’est pas indispensable si l’alimentation est riche en bons gras animaux, non transformés. Mais certains compléments à base de C15:0 pur (comme ceux utilisés en recherche) existent. Ils sont encore coûteux, mais pourraient s’avérer utiles dans des cas spécifiques : inflammation chronique, syndrome métabolique, végétariens stricts…

Un petit gras pour une grande révolution

Dans l’univers du céto, le C15 fait figure de petit trésor caché. Longtemps ignoré, parfois diabolisé, il revient aujourd’hui avec des preuves solides sous le bras. Et comme souvent en nutrition, ce sont les vieux aliments — beurre, crème, graisse de bœuf — qui contiennent les meilleures surprises.

Alors, au lieu de diaboliser le gras, autant bien le choisir. Et s’il y a un acide gras à réhabiliter dans le monde céto, c’est bien celui-là.

Pour aller plus loin

How can I get C15 naturally ? : où trouver naturellement cet acide gras ?

Etude sur des personnes obèses

Pentadecanoic Acid Supplementation in Young Adults with Overweight and Obesity: A Randomized Controlled Trial :Une étude contrôlée randomisée, publiée sur ScienceDirect, a évalué l’impact de la supplémentation en C15:0 chez de jeunes adultes en surpoids ou obèses. Les chercheurs ont observé une amélioration de plusieurs marqueurs métaboliques, ce qui suggère que cet acide gras pourrait favoriser une meilleure santé métabolique dans cette population. Bien que ces résultats soient encore préliminaires, ils indiquent que le C15:0 pourrait devenir un allié dans la gestion des troubles liés à l’obésité, à condition de confirmer ces effets par des recherches plus approfondies.

L’acide pentadécanoïque

Concerns about the use of 15:0, 17:0, and trans-16:1n–7 as biomarkers of dairy fat intake in recent observational studies that suggest beneficial effects of dairy food on incidence of diabetes and stroke: L’acide pentadécanoïque (C15:0) se trouve dans de nombreux aliments, notamment les produits laitiers, les viandes de ruminants, certains poissons et même certaines huiles végétales, ce qui remet en question son utilisation exclusive comme biomarqueur de la consommation de graisses laitières.

Des études ont toutefois montré qu’un taux sanguin plus élevé de C15:0 est associé à une meilleure sensibilité à l’insuline et à une réduction du risque de diabète de type 2, bien qu’aucun lien significatif n’ait été établi avec le risque d’accident vasculaire cérébral.

Comparaison entre Omega 3 et C15

Broader and safer clinically-relevant activities of pentadecanoic acid compared to omega-3: Evaluation of an emerging essential fatty acid across twelve primary human cell-based disease systems: ​L’étude publiée dans PLOS ONE en 2022 a comparé les effets de l’acide pentadécanoïque (C15:0) à ceux de l’acide eicosapentaénoïque (EPA), un oméga-3 reconnu, sur douze systèmes cellulaires humains simulant diverses maladies. Les résultats ont montré que le C15:0, à des concentrations allant de 1,9 à 50 μM, présentait des activités anti-inflammatoires, immunomodulatrices et antifibrotiques plus étendues et sans cytotoxicité, contrairement à l’EPA qui s’est révélé cytotoxique à 50 μM dans quatre systèmes cellulaires.

De plus, le C15:0 a démontré des effets similaires à ceux de médicaments tels que le bupropion, la clarithromycine et le paclitaxel, suggérant son potentiel en tant que nutriment essentiel aux propriétés thérapeutiques polyvalentes