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Arguments anti céto et réponses

J’ai posé la question sur le groupe Céto club & Co. sur Facebook pour connaître les arguments anti-céto les plus communs. Voici la réponse à ces oppositions.

Le cerveau a besoin de glucose

On entend souvent que le cerveau carbure uniquement au sucre. Il lui faudrait 120 g de glucose par jour. Sans ça, il serait perdu comme un touriste sans GPS.

Sauf que le foie n’est pas en RTT. Il fabrique du glucose grâce à la néoglucogenèse. Et surtout, il envoie des cétones, que le cerveau adore. À tel point qu’en cétose, elles couvrent jusqu’à 75 % de ses besoins.

Les enfants épileptiques traités par le céto n’ont pas l’air de souffrir d’un QI en berne. Au contraire, certains gagnent en clarté mentale. Comme quoi, le cerveau peut très bien tourner au super cétoné.

De plus en psychiatrie métabolique il a été observé que les malades sous alimentation cétogène ont vu de nombreuses sortes de pathologies décroître et les personnes revenir de leurs souffrances psychiques.

Le céto est trop restrictif, donc intenable

C’est vrai que vu comme un régime temporaire, le céto peut ressembler à une punition médiévale. On dit adieu aux pâtes, au pain, aux gâteaux… et bonjour à l’angoisse sociale.

Mais quand on l’adopte comme un mode de vie, avec des recettes variées et du plaisir dans l’assiette, ça change tout. Le problème, ce n’est pas la restriction. C’est la privation sans sens ni préparation. Et franchement, combien de gens vivent en mode ultra-transformé tout en se persuadant que “c’est plus simple” ?

Parfois il faut faire un petit effort pour se mettre derrière les fourneaux, parce qu’au fond on vaut bien ces petits plats mitonnés avec amour et conscience non ?

Il fait monter le LDL cholestérol

Certains voient leur LDL grimper au début. Ça fait peur, surtout quand on pense automatiquement “cholestérol = infarctus”.

Mais il faut creuser. Le LDL des cétoniens est souvent plus gros, donc moins dangereux. Les triglycérides chutent, le HDL grimpe, et l’inflammation baisse. Tout dépend du contexte. Chez quelqu’un en bonne santé métabolique, le profil lipidique devient même carrément élégant.

Le manque de fibres ruine le microbiote

En supprimant légumineuses, céréales et fruits, on perd des fibres. Du coup, le microbiote pleure dans son coin.

Mais ce n’est pas une fatalité. Un céto bien mené, avec des légumes verts, des graines (si elles ne sont pas inflammatoires), des herbes et un peu d’ingéniosité, contient parfois plus de fibres qu’un régime classique. Et puis, les cétones elles-mêmes ont un effet calmant sur l’intestin. Elles protègent la barrière et réduisent l’inflammation. Qui dit mieux ?

C’est mauvais pour les reins

Trop de protéines et les reins jettent l’éponge ? Ce serait vrai… si le céto était un concours de viande rouge.

Mais non. Il est normoprotéiné. Rien à voir avec les régimes façon “bifteck matin-midi-soir”. Chez quelqu’un en bonne santé, l’apport recommandé ne pose aucun souci. Ce sont les pathologies rénales déjà présentes qui demandent de la vigilance.

Par ailleurs les protéines doivent absolument être accompagnées de gras. petit article sur ce sujet ici.

Les protéines sans gras (type Dukan) abîment les reins. Une partie est alors décomposée en ammoniac et acide urique. On comprend alors que les reins ne soient pas à la fête !

Il provoque des carences

Sans fruits, féculents et yaourts, l’assiette paraît vide de vitamines. C’est le scénario catastrophe du céto mal foutu : bacon, fromage et… c’est tout.

Mais quand on y met des œufs, du foie, des fruits de mer, des herbes fraîches et des légumes verts, c’est une autre histoire. Et surtout, en réduisant l’hyper insulinisme, le céto améliore l’absorption intestinale. Résultat : on assimile mieux ce qu’on mange.

Il fragilise les os

L’idée que les protéines acidifient le sang et siphonnent le calcium des os vient tout droit des années 70. Autant dire un autre monde.

Depuis, les études ont corrigé le tir. Mieux encore, les cétones protègent les os. Même les enfants sous céto longue durée ne montrent pas de chute de densité osseuse. L’argument est donc aussi solide… qu’un tibia en pleine forme.

Il dérègle les hormones féminines

Quand le cycle menstruel se fait la malle ou que la thyroïde traîne des pieds, on accuse le céto.

Mais ce n’est pas le manque de glucides qui fiche tout en l’air, c’est le déficit calorique chronique, le stress à fond la caisse, ou le jeûne trop long. En adaptant les apports, en ajoutant du gras, du repos et du bon sens, les hormones reprennent leur poste. Et tout roule.

À force d’observer les femmes qui suivent l’alimentation cétogène, une chose saute à la comprenette : beaucoup ont dit adieu à leur SOPK  !

Il n’est pas compatible avec le sport

Sans glucides, comment courir, sauter, s’entraîner ? C’est l’angoisse de ceux qui carburent au sucre.

Et pourtant, beaucoup de sportifs s’adaptent très bien à l’utilisation des graisses. L’endurance explose, la récupération s’accélère, la glycémie reste stable. Certes, les efforts explosifs demandent parfois un petit coup de pouce ciblé en glucides, mais l’ensemble du système devient plus efficace, plus durable. Et moins dépendant de la recharge de pâtes.

Si le céto est mauvais pour les sportifs il faudra m’explique pourquoi ces champions de rugby que sont les All Blacks suivent tous cette alimentation…

Il n’est pas écologique

Trop de viande, trop de gras, trop d’impact carbone ? C’est vrai… si on se gave de steaks industriels venus de l’autre bout du monde.

Mais un céto basé sur des circuits courts, du gibier, des œufs de ferme, du poisson local et des légumes de saison ? Là, ça change la donne. Pas besoin d’acheter des avocats venus du Pérou ou du lait d’amande californien. Le céto peut très bien rimer avec écologie, sobriété et bon sens.

Mais sinon tous ces champs arrosés de pesticides, cette terre morte après des dizaines d’années d’exploitation intensive, on en parle ou pas ? Ces hommes habillés comme des scaphandriers arrosant les fraises de produits nocifs qu’on retrouve dans nos assiettes, c’est super écologique ça ?

Et bien

Le céto a ses détracteurs, c’est certain. Mais leurs arguments tombent souvent à côté de la plaque. Ce n’est pas l’alimentation cétogène le problème, c’est la manière dont elle est appliquée. Mal menée, elle déraille. Bien pensée, elle transforme.

Et puis… on a vu des générations entières depuis des milliers d’années grandir avec des œufs et du beurre. Mais aux céréales light et au soda zéro, on sait pas…

Pour aller plus loin

Brain Glucose Transporters: Implications for Neurologic Disease
Cette étude confirme que le cerveau adulte consomme environ 120 g de glucose par jour, soit près de 20 % du glucose total utilisé par l’organisme.

Glucose Requirements of the Developing Human Brain
Elle montre que le cerveau humain, même chez l’enfant, est un gros consommateur de glucose, jusqu’à 25 % de la consommation totale au repos.

How Low Carb and Ketogenic Diets Boost Brain Health
En état de cétose, les cétones peuvent fournir jusqu’à 75 % des besoins énergétiques du cerveau, le reste étant couvert par la néoglucogenèse hépatique.

The Proteomic Effects of Ketone Bodies: Implications for Proteostasis
Les cétones deviennent la principale source d’énergie du cerveau pendant le jeûne ou une alimentation pauvre en glucides.

Cognitive and Behavioral Impact of the Ketogenic Diet in Children and Adolescents with Refractory Epilepsy
Cette étude observe une amélioration du comportement et des fonctions cognitives chez les enfants épileptiques sous alimentation cétogène.

Ketogenic Diet for Epilepsy Control and Enhancement in Adaptive Behavior
L’alimentation cétogène est bien tolérée, sûre et efficace et améliore les comportements adaptatifs chez les enfants résistants aux médicaments.

Pilot Study Shows Ketogenic Diet Improves Severe Mental Illness
Une étude pilote de Stanford montre que l’alimentation cétogène peut stabiliser des troubles psychiatriques sévères grâce à ses effets métaboliques.

The Use of the Ketogenic Diet in the Treatment of Psychiatric Disorders
Les participants ont rapporté une baisse de la dépression, une meilleure clarté mentale et une amélioration générale de l’énergie.

Effect of Carbohydrate-Restricted Dietary Interventions on LDL Particle Size
Le régime pauvre en glucides augmente la taille des particules LDL et réduit les petites particules, considérées comme plus athérogènes.

The Ketogenic Diet: Its Impact on Human Gut Microbiota and Potential Consequences
Une revue systématique qui montre que le microbiote s’adapte à l’alimentation cétogène et que certains effets peuvent être positifs selon la composition du régime.

The Case for a Ketogenic Diet in the Management of Kidney Disease
L’alimentation cétogène ne pose généralement pas de problème rénal chez les personnes en bonne santé, sauf en cas de maladie rénale préexistante.

The Effect of the Ketogenic Diet on the Developing Skeleton
L’étude recommande une surveillance osseuse chez les enfants sous alimentation cétogène, mais ne montre pas d’effet délétère généralisé sur la densité osseuse.

Effects of Ketogenic Diet on Reproductive Hormones in Women With Polycystic Ovary Syndrome
Une alimentation cétogène à court terme peut améliorer les déséquilibres hormonaux typiques du SOPK, notamment les niveaux d’insuline et d’androgènes.

A Review of the Ketogenic Diet for Endurance Athletes
L’alimentation cétogène permet une meilleure utilisation des graisses, particulièrement bénéfique pour les sports d’endurance avec une énergie plus stable.