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Le jeûne religieux et le jeûne métabolique

Le jeûne prolongé intrigue, est-ce bon ? Est-ce mauvais ?

Les jeûnes dans les religions

Le jeûne est une pratique spirituelle et physique qui traverse de nombreuses religions, chacune lui attribuant une signification unique. Voici un aperçu de cette tradition dans différentes confessions

Christianisme

j’ai choisi pour illustrer cet article une image de carnaval. Le carnaval est une fête qui se termine avant le mercredi des Cendres et l’entrée en Carême chez les Chrétiens. Le carême chrétien dure 40 jours jusqu’à Pâques qui représente la résurrection de Jésus. Il est toujours à la même date, à la fin de l’hiver et au début du printemps, et représente le jeûne de 40 jours que Jésus a fait dans le désert. Cette pratique symbolise la repentance, le renoncement aux excès et le désir de se rapprocher de Dieu par la prière et la méditation.

Islam

Le jeûne pendant le mois de Ramadan est l’un des cinq piliers de l’Islam et consiste à s’abstenir de manger, de boire et d’autres plaisirs de l’aube au coucher du soleil. Cette pratique permet aux fidèles de renforcer leur foi, de purifier leur esprit et de développer leur empathie envers les moins fortunés.

Judaïsme

Le judaïsme comporte plusieurs jours de jeûne, dont Yom Kippour, le jour le plus saint, qui vise la purification spirituelle et le pardon des péchés. Ce rituel collectif permet aux fidèles de se concentrer sur la prière, la repentance et le renouveau intérieur.

Bouddhisme

Dans le bouddhisme, le jeûne est pratiqué par certains moines et pratiquants comme moyen de discipliner le corps et d’accroître la concentration lors de la méditation. Il est perçu comme un outil pour transcender les désirs matériels et atteindre un état de conscience plus élevé.

Hindouisme

Le jeûne dans l’hindouisme est souvent observé lors de festivals religieux ou de jours dédiés à certaines divinités, comme par exemple le Ekadashi en l’honneur de Vishnu. Cette pratique est considérée comme un acte de dévotion, visant à purifier le corps et l’esprit tout en favorisant la méditation et la prière.

Chaque tradition utilise le jeûne non seulement comme un moyen de purification physique mais aussi pour instaurer une discipline spirituelle qui aide à se rapprocher du divin et à développer une meilleure compréhension de soi. Ces pratiques, bien que variées, illustrent la volonté d’harmoniser le corps et l’âme.

Les questions sur le jeûne de longue durée

Je cherche sur ce blog les réponses à tout ce qui intéresse le fonctionnement du corps et si vous aussi cela vous intéresse ici vous trouverez toutes sortes d’articles qui abordent des aspects différents du corps. Soit en mode généraliste soit en parlant des spécificités des réactions du corps en cétose.

Est-ce bon ou mauvais de faire un long jeûne ? Perso je vous dirais que tout dépend de la façon dont vous le faites et comment vous l’avez préparé au préalable.

Voici, étape par étape, ce qui se passe dans l’organisme, selon des études cliniques et des observations sur des groupes importants. On part ici d’un organisme mangeant la nourriture la plus commune : l’alimentation glucidique.

La différence lorsqu’on est en cétose c’est qu’on shunte toute la partie d’élimination des glucides de l’organisme, c’est déjà fait ! C’est à dire qu’on se retrouve au 2 ou 3 jours dès le début du jeûne.

Alors en préambule on ne se lance jamais directement dans un long jeûne et lorsque vous envisagez celui-ci c’est avec l’assentiment de votre médecin. On doit déjà être habitué à des jeûnes comme le jeûne intermittent (minimum 14h et maximum 23h/jour) et puis des jeûnes courts de 24h à 72h.

Quand on a fait plusieurs de ces jeûnes avec succès on peut envisager plus longtemps mais toujours accompagné… On se lance pas en free-style sous peine pour le coup de se faire du mal.

Jusqu’à 36 h les impacts métaboliques heure par heure

Le jeûne crée un choc métabolique. Le corps adapte alors ses réserves d’énergie. Les scientifiques ont observé ces changements à travers de nombreuses études à grande échelle. Voici un aperçu heure par heure (par intervalle) de ce qui se passe.

Heures 0 à 4

Vous venez de manger. Votre glycémie reste stable grâce aux glucides ingérés. Votre pancréas sécrète de l’insuline. Le corps privilégie alors l’utilisation de glucose comme source d’énergie. Les réserves de glycogène commencent à se remplir dans le foie et dans les muscles. La digestion mobilise une partie de votre énergie. Vous sentez une légère somnolence post-repas.

Heures 4 à 8

Le taux de glucose sanguin diminue progressivement. Le corps continue de puiser dans le glycogène pour maintenir la glycémie. L’insuline redescend. L’hormone de croissance peut commencer à augmenter lentement. Les niveaux d’énergie restent stables pour la plupart des gens. Les études sur cette phase montrent que la faim est souvent maîtrisable, car les réserves de glycogène sont encore suffisantes.

Heures 8 à 12

Le glycogène hépatique s’épuise peu à peu. Le corps commence à mobiliser davantage les acides gras. C’est le début de la lipolyse, où les cellules adipeuses libèrent des triglycérides. Les acides gras sont alors transformés en corps cétoniques, surtout si vous jeûnez régulièrement. L’hormone de croissance augmente davantage pour protéger la masse musculaire. Cette étape marque aussi un début d’éveil mental chez certaines personnes.

Heures 12 à 16

Les mécanismes de cétogenèse s’intensifient. Le foie produit plus de corps cétoniques (comme le bêta-hydroxybutyrate). Le cerveau utilise ces corps cétoniques en complément du glucose. Les études cliniques notent une amélioration possible de la clarté mentale. L’insuline se maintient à un niveau bas, ce qui favorise la combustion des graisses. Vous pouvez ressentir des envies de manger, mais elles s’atténuent souvent après un certain délai.

Heures 16 à 24

Le jeûne devient plus profond. Votre métabolisme bascule dans un mode d’économie énergétique. Le corps utilise majoritairement les lipides. Les niveaux d’hormone de croissance restent élevés, ce qui aide à préserver la masse musculaire. Cette étape favorise l’autophagie, un processus de “nettoyage” cellulaire où l’organisme recycle les composants endommagés. Plusieurs études suggèrent un effet protecteur sur la santé cellulaire à ce stade.

Heures 24 à 36

L’autophagie s’amplifie. Les cellules éliminent plus efficacement leurs déchets internes. Les réserves de glycogène sont presque totalement vides. Le corps s’appuie massivement sur les acides gras et les corps cétoniques. L’inflammation systémique peut diminuer, selon certaines publications. Vous pouvez ressentir de la fatigue, surtout si c’est votre premier long jeûne. Des études à grande échelle indiquent aussi une possible amélioration de la sensibilité à l’insuline après cette période.

Mécanismes clés

  • Baisse de l’insuline : Favorise la lipolyse et réduit le stockage des graisses.
  • Augmentation de l’hormone de croissance : Protège la masse musculaire et stimule la régénération.
  • Production de corps cétoniques : Assure un carburant alternatif au glucose pour le cerveau et les muscles.
  • Autophagie : Nettoie les cellules et recycle leurs composants pour optimiser la survie

Jour 2 à Jour 3

Les réserves de glycogène s’épuisent. Votre métabolisme bascule vers la lipolyse. Les cellules adipeuses libèrent des acides gras, transformés en corps cétoniques par le foie (cétogenèse). Les études montrent souvent une amélioration passagère de la concentration. La faim peut diminuer car le corps s’adapte à utiliser les cétones. L’hormone de croissance reste élevée pour préserver la masse musculaire.

Mécanismes :

  • Début intense de la lipolyse
  • Production accrue de corps cétoniques
  • Effet coupe-faim des cétones

Jour 4 à Jour 7

La cétogenèse bat son plein. Le cerveau utilise majoritairement les corps cétoniques, épargnant ainsi le glucose. L’autophagie monte en puissance : vos cellules recyclent leurs composants défectueux. Cette phase améliore la sensibilité à l’insuline chez de nombreux participants étudiés. Selon certaines recherches, l’inflammation systémique peut baisser. Vous ressentez peut-être plus d’énergie mentale, mais certains ont des hauts et des bas (fatigue, vertiges).

Mécanismes :

  • Forte cétogenèse
  • Autophagie cellulaire renforcée
  • Réduction possible de l’inflammation

Jour 8 à Jour 10

Le métabolisme stabilise son mode “économie d’énergie”. Les corps cétoniques deviennent la principale source de carburant. La masse musculaire est préservée, tant que l’apport protéique endogène (catabolisme musculaire) reste limité. Les études sur le jeûne prolongé notent souvent un effet positif sur la tension artérielle et la glycémie, mais les preuves restent variables selon les individus. Vous pouvez connaître des moments d’euphorie ou de lassitude. L’hormone de croissance demeure élevée.

Mécanismes :

  • Poursuite de la cétogenèse
  • Maintien d’un faible taux d’insuline
  • Stabilisation du métabolisme de base (économie d’énergie)

Jour 11 à Jour 15

L’autophagie atteint un niveau conséquent. Votre organisme élimine un maximum de déchets métaboliques. Le risque de carences devient plus réel. Certains signaux de fatigue peuvent s’intensifier, notamment si votre hydratation et votre apport en électrolytes ne sont pas surveillés. Les études suggèrent une baisse continue du taux d’inflammation et une sensibilité accrue à l’insuline à ce stade. La perte de poids est souvent marquée, majoritairement due à la combustion des graisses, mais le catabolisme musculaire peut s’accentuer.

Mécanismes :

  • Autophagie poussée à un niveau élevé
  • Risque accru de carences (minéraux, vitamines)
  • Poursuite de la lipolyse et de la cétogenèse

À retenir

Le jeûne de 15 jours exige une préparation minutieuse. Les mécanismes majeurs incluent la réduction de l’insuline, la hausse de l’hormone de croissance et la cétogenèse profonde. L’autophagie contribue à un nettoyage cellulaire intensif. Plusieurs études à large échelle montrent des bénéfices potentiels pour la santé métabolique, mais soulignent aussi l’importance d’un suivi médical. Les réactions individuelles varient : votre génétique, votre état de santé et votre mode de vie influencent chaque étape. Avant d’envisager un jeûne aussi long, consultez un professionnel

En alimentation cétogène

L’alimentation cétogène produit des cétones comme lorsqu’on jeûne. C’est la façon de reproduire les effets du jeûne mais en mangeant et pas mal de bénéfices qu’on trouve à jeûner se retrouvent dans cette façon de s’alimenter !

Si cela vous intéresse et que vous souhaitez découvrir les bienfaits de ce mode alimentaire rejoignez le groupe amical Céto club & Co. sur Facebook.

Références

  1. Mattson MP, Longo VD, Harvie M. Impact of Intermittent Fasting on Health, Aging, and Disease. N Engl J Med. 2019;381(26):2541-2551. Lien
  2. Buchinger Wilhelmi Clinic, Études sur le jeûne thérapeutique prolongé (résultats sur des milliers de patients). Lien
  3. Harris L, Hamilton S, Azevedo LB, et al. Intermittent fasting interventions for treatment of overweight and obesity in adults: a systematic review and meta-analysis. JBI Database Syst Rev Implement Rep. 2018;16(2):507–547. Lien

Texte rédigé à titre informatif. Ne remplace pas un avis médical.