La motivation

Cette fouine insaisissable. Parfois flamboyante comme un lever de soleil sur Instagram, parfois absente comme ton ex le jour de ton déménagement. Tu la cherches ? Bienvenue au club. On croit qu’elle est la condition de l’action. En réalité c’est souvent l’inverse.
Où se planque-t-elle, cette chipie ?

La motivation ne se cache pas dans un nuage d’inspiration, ni dans une citation de Paulo Coelho, ni dans une playlist « power woman » sur Spotify. Non, elle vit là : dans une chaussette ramassée, une casserole lavée, une marche de dix minutes commencée sans y croire. Elle ne précède pas l’action. Elle la suit. C’est un peu comme une bouilloire : il faut l’allumer pour que ça chauffe. Pas l’inverse. Une de mes phrases préférées est : la plus longue marche commence par un pas…
Peut-on vivre sans ?

Oui. Et il le faut. Parce que la motivation, c’est un peu cette copine qui te dit « je viens t’aider », puis qui n’arrive jamais. Elle s’endort, se cache ou regarde Netflix à ta place. Quand elle flanche, c’est la discipline douce qui prend le relais. Pas le « debout 5h yoga glaçons carpe diem », non. Plutôt : « Je le fais parce que c’est important pour moi, même si j’ai zéro envie. » C’est de l’amour. Pour toi. Et ça, c’est plus fort que n’importe quel « boost ».
Quand elle décline (parce qu’elle le fera, cette lâcheuse)…

Écoute-la. La motivation qui s’en va, ce n’est pas un bug. C’est un message : tu es fatiguée ou tu as égaré ton pourquoi ou tu fais ça pour prouver quelque chose à quelqu’un (et la personne s’en moque), ou tu as besoin d’un break, d’un câlin ou d’un gâteau (keto c’est mieux c’est sûr !). Bref : elle ne part jamais sans raison. Pose-toi les bonnes questions : est-ce que ce projet a encore du sens pour moi ? Est-ce que je m’impose des choses ou est-ce que je me respecte ? Ou suis-je en train de me battre contre moi-même ?
Les moteurs fiables de la motivation
Le sens

Pourquoi je fais ça ? Pour qui ? Vers quoi ? C’est la question fondatrice, celle qui éclaire tout. Parce que sans sens, même vider un lave-vaisselle devient une torture morale, un supplice en douze assiettes. Mais quand le sens est là, profond, incarné, alors même une corvée peut se transformer en acte d’amour. On ne plie plus le linge pour cocher une case, on le fait pour prendre soin, pour créer un espace paisible, pour honorer un choix, une vie, un cap. Le sens, c’est ce qui rend supportable l’inconfort, ce qui donne du poids aux petits gestes. C’est le moteur discret, mais inépuisable.
Le progrès visible

Un tableau, un avant/après, une coche dans un carnet. Ton cerveau adore voir que tu avances. C’est comme un tamagotchi intérieur : il veut des preuves de vie.
La joie tranquille

Pas le « WOUHOU je vais courir à 6h du mat ! », non. Juste cette joie tranquille mais puissante de faire ce qui est juste pour toi. Pas pour impressionner, pas pour cocher une case, pas pour mériter quoi que ce soit. Mais parce que, dans ce moment précis, tu es fidèle à ce que tu veux vraiment vivre. C’est discret. Parfois ça ressemble à rien. Mais dedans, c’est lumineux.
L’identité

Ton cerveau veut être cohérent avec l’histoire que tu te racontes sur toi-même. Pas « je dois changer parce que je ne me supporte plus », non. Plutôt : « je deviens la personne que je suis déjà, mais en mieux accordée. » Ce n’est pas une punition, c’est un retour à toi. Quand tu te dis « je suis quelqu’un qui prend soin de moi », tes choix changent. Pas par contrainte, mais par cohérence. On agit toujours en accord avec l’idée qu’on se fait de soi-même. Alors change ton histoire. Pas pour devenir quelqu’un d’autre, mais pour redevenir celle que tu es — avant de t’oublier. « Je suis quelqu’un qui prend soin de moi. » C’est plus motivant que : « Je dois perdre 10 kg ou je suis nulle. »
Et du côté des scientifiques, ça dit quoi ?
Eh bien figure-toi que depuis les années 1950, ils ont retourné le cerveau humain dans tous les sens. Voilà les pépites qu’ils ont trouvées :
Intrinsèque vs extrinsèque

Si tu fais un truc parce que tu l’aimes, c’est beaucoup plus durable que si tu le fais pour une récompense ou pour éviter une punition. Exemple : « Je mange mieux car je veux me sentir bien » est plus puissant que « Je mange mieux car je veux que ma balance me félicite ».
Les trois grands besoins (Deci & Ryan)

Autonomie : je choisis. Compétence : je progresse. Lien : je ne suis pas seule. Si ces besoins sont nourris, motivation ++. S’ils sont frustrés, motivation KO.
L’effet petit pas (Teresa Amabile)

Le plus puissant moteur quotidien, ce n’est pas la motivation du siècle. C’est juste le sentiment d’avoir fait ne serait-ce qu’un truc utile aujourd’hui. Même minuscule ou moche. Même à moitié fait.
La clarté des buts (Locke & Latham)

Un but vague, c’est démotivant. Un but clair, un peu ambitieux, mais réaliste ? Turbo motivation. Et si tu ajoutes un petit feedback régulier, c’est le combo parfait.
La motivation est un état fluctuant (Duckworth & Oettingen)
Tu ne seras pas toujours motivée, et c’est normal. La clé, c’est d’avoir un plan pour les jours sans. Méthode WOOP : Wish, ce que tu veux. Outcome, ce que ça t’apporte. Obstacle, ce qui va te faire foirer. Plan, comment tu gères ça quand ça arrive.
En résumé ?
La motivation n’est pas fiable. Mais toi, tu l’es. Alors fais, même sans elle. Coche une case, savoure un petit progrès. Et continue. Parce que souvent, la motivation revient à celles qui ne l’ont pas attendue pour commencer.
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