L’homéopathie, c’est quoi ce truc à granules ?
Imagine deux mondes.
Dans le premier, tu as mal au crâne → tu prends un médicament qui attaque le mal, genre doliprane : « T’as mal ? Bouge pas, je vais t’écraser ça direct. »
C’est ça, l’allopathie : on lutte contre les symptômes. Froid → chaud. Mal → calmant. Infection → antibiotique. On contre, on neutralise, on castagne.
Dans le deuxième monde, plus mystérieux, plus subtil, on te dit :
« Tu as des bouffées de chaleur, des palpitations, l’impression que ton cœur joue au tam-tam ? Alors on va te donner — en version ultra diluée — une substance qui, à dose normale, provoquerait exactement les mêmes symptômes chez une personne en bonne santé. »
Bizarre ? Peut-être.
Mais c’est justement ça, le principe de similitude : soigner un mal par ce qui, en grande quantité, pourrait le provoquer. Tu ne bloques pas le symptôme, tu stimules ton corps à réagir, à retrouver son équilibre. C’est comme lui tendre un miroir :
« Regarde ça. Tu vois ce bazar ? Tu sais le gérer. Vas-y. »
Mais pourquoi faire ça ? C’est du sabotage ?
Pas du tout. C’est le principe de similitude, vieux comme Hippocrate :
“Similia similibus curentur” → que le semblable soigne le semblable.
L’idée, c’est que ton corps est pas bête. Si tu lui présentes une situation qui ressemble à sa galère, mais en version infinitésimale, il va se réveiller, redresser les manches cellulaires, et rétablir l’équilibre lui-même.
Tu ne traites pas le symptôme, tu aides le corps à retrouver son propre chemin.
Et c’est là que la magie commence : la dilution
En homéopathie, plus c’est dilué… plus c’est puissant. Oui, c’est contre-intuitif, mais pas contre-logique.
Tu prends une goutte de ta substance (végétale, animale, minérale…), tu la dilues dans 99 gouttes d’alcool ou d’eau. Ça te fait une dilution 1 CH.
Tu secoues fort (on dit dynamiser, pas faire du cocktail), puis tu prends une goutte de ça, et tu recommences.
À 9 CH, il ne reste statistiquement plus une molécule du produit de départ… mais selon les homéopathes, l’eau a gardé une mémoire vibratoire.
Oui oui, la mémoire de l’eau, tu l’as peut-être vue passer dans des documentaires entre deux siestes.
Mais du coup, comment ça agit ?
Pas comme une chimio ou un anti-inflammatoire, non.
L’homéopathie, c’est comme un SMS énergétique envoyé à ton corps : « Eh ! Regarde ça ! Tu reconnais ? C’est ce qui t’arrive en ce moment ! Tu sais ce que t’as à faire ! ». C’est doux, c’est subtil, parfois capricieux, mais ça parle le langage de ton terrain, pas celui de la guerre chimique.
Et surtout, ça ne force rien. Si ton corps n’en veut pas, il l’ignore. Pas d’effet secondaire. Juste un clin d’œil ou un gros coup de pouce, selon ce que tu vis. Donc même si tu prends un traitement médicamenteux classique cela n’interférera pas.
Et pourquoi ça s’appelle comme ça ?
Parce que homéo- vient du grec homoios = semblable, et -pathie = souffrance.
Donc littéralement : soigner par le semblable à la souffrance.
Pas très sexy dit comme ça. Mais dit autrement : Soigner non pas contre, mais avec.
Avec ce qui te traverse, ce que ton corps sait déjà, ce que tu ressens, même si tu ne mets pas de mots dessus.
Alors voilà. L’homéopathie, c’est un peu comme une grand-mère intuitive qui te file une tisane après t’avoir regardé deux secondes et dit : « Toi, c’est pas le foie. C’est la colère que t’as pas digérée. Tiens, bois ça. » Sauf que là, c’est dans une micro-bille de sucre, parfois à base de seiche ou de cèdre, diluée 200 fois.
Et pour mincir ?
Tu croyais que l’homéopathie, c’était juste bon pour les rhumes, les coups de stress et les bobos du dimanche soir ? Attends un peu. Figure-toi qu’elle peut aussi filer un sérieux coup de main quand ton corps décide de stocker comme un écureuil parano.
L’idée, c’est pas de faire fondre tes kilos en trois nuits sans bouger de ton canapé (sinon, on t’aurait déjà livré la formule). Mais plutôt de bosser sur ce qui se trame sous les kilos : les fringales incontrôlées, le moral en chaussettes, le métabolisme qui roupille, les hormones qui font la gueule ou l’émotion qui déborde à l’heure du goûter.
Parce qu’en homéo, on ne soigne pas le chiffre sur la balance. On soigne toi. Toi quand tu manges sans faim, quand tu pleures devant un paquet de biscuits, quand tu dis « c’est la dernière part »…, pour la quatrième fois.
Alors si tu veux savoir quel remède colle à ton profil (et à ton chaos intérieur), t’es au bon endroit. Prends un verre d’eau, une dose de recul, et on y va.
Graphites
Origine : Minérale (c’est du carbone pur)
Pour qui ?
Femme généralement ronde, frileuse, avec une peau sèche et des troubles digestifs. Elle prend du poids malgré un appétit modéré. Constipation fréquente, rétention d’eau, règles irrégulières ou douloureuses, tendance dépressive douce.
Profil psychique : lente, calme, souvent mélancolique, besoin de cocon.
Posologie : 7 CH, 5 granules le soir. En cas de syndrome prémenstruel ou d’œdème, passer en 15 CH 1 fois/semaine.
Ignatia amara
Origine : Végétale (graines de la fève de Saint-Ignace, un arbre exotique)
Pour qui ?
Personne (souvent femme) qui prend du poids après un choc émotionnel, une rupture, un deuil. Vit sur les nerfs. Grignotages nerveux, gorge serrée, respiration bloquée. Alternance de rires et de larmes.
Profil psychique : hypersensible, théâtrale parfois mais lucide.
Posologie : 15 CH, 5 granules le soir, 2 à 3 fois par semaine, ou une dose en 30 CH une fois par semaine pour les terrains très émotifs.
Natrum muriaticum
Origine : Minérale (du sel de mer purifié)
Pour qui ?
Prise de poids malgré une alimentation sobre. Très réservée, voire secrète. Rétention d’eau, visage gonflé le matin. Prend du poids par auto-punition inconsciente, souvent liée à un chagrin ancien non digéré. Appétence pour le sel.
Profil psychique : introverti, mais sensible.
Posologie : 9 CH, 5 granules le matin, tous les jours pendant 3 semaines, puis espacer selon évolution.
Lycopodium clavatum
Origine : Végétale (spore d’un genre de mousse préhistorique)
Pour qui ?
Personne ayant un gros appétit, en particulier le soir, avec un ventre gonflé dès qu’elle mange. Stockage abdominal, alternance constipation/diarrhée. Autoritaire, anxieux de performance, cache souvent une grande peur d’échouer.
Profil psychique : ambitieux, tendu, perfectionniste.
Posologie : 9 CH, 5 granules avant le repas du soir ; 15 CH si compulsions importantes à 18h.
Antimonium crudum
Origine : Minérale (un sel d’antimoine)
Pour qui ?
Personne qui mange sans faim, souvent par dégoût d’elle-même ou pour se calmer. Grande attirance pour les sucreries. Aspect bouffi, langue blanche, dégoût des contradictions. Lenteur physique et mentale.
Profil psychique : hypersensible, refuse qu’on lui parle quand elle souffre.
Posologie : 7 CH, 5 granules avant les repas principaux. Ou 15 CH une fois par semaine si l’état est chronique.
Calcarea carbonica
Origine : Minérale (coquille d’huître broyée)
Pour qui ?
Gros travailleur qui mange pour se réconforter. Prise de poids lente mais régulière, en particulier au niveau des cuisses et du ventre. Frileux, lent, digestion lente. Transpire du cuir chevelu.
Profil psychique : besoin de sécurité, angoisse de pauvreté, peur de perdre pied.
Posologie : 15 CH, 5 granules 1 fois par semaine. En complément, on peut ajouter Thyroidinum 5 CH en soutien métabolique.
Thuya occidentalis
Origine : Végétale (un arbre canadien)
Pour qui ?
Personne ayant pris du poids après un traitement hormonal ou une contraception. Corps gonflé, asymétrique. Cellulite infiltrée, sensation de corps “étranger”. Culpabilité, sentiment de ne pas être “pure”.
Profil psychique : pudique, complexée par son image corporelle.
Posologie : 15 CH, 1 dose par semaine pendant 2 mois. À associer avec Natrum sulphuricum ou Sepia selon cas.
Sepia officinalis
Origine : Animale (encre de seiche)
Pour qui ?
Femme en ménopause ou préménopause, épuisée, irritable, désintéressée de tout sauf du sommeil. Prise de poids autour de la taille, troubles hormonaux, envie de fuir, sentiment d’écrasement par le quotidien.
Profil psychique : détachée, cynique parfois, ne supporte plus rien.
Posologie : 9 ou 15 CH, 1 dose par semaine, souvent combinée avec Folliculinum en soutien hormonal.
Nux vomica
Origine : Végétale (graine de noix vomique)
Pour qui ?
Personne stressée, speed, mange trop vite, dort mal, boit du café ou de l’alcool pour “tenir”. Prend du poids par excès nerveux, irritabilité et mauvaise hygiène de vie. Sensible aux contrariétés digestives.
Profil psychique : colérique, très intelligent mais déséquilibré par le rythme.
Posologie : 9 CH, 5 granules au réveil et 5 au coucher pendant les périodes de crise.
Sulfur
Origine : Minérale (soufre)
Pour qui ?
Profil chaud, rouge, avec surpoids diffus. Gourmand, négligent, aime le sucré et le gras. Grande vivacité intellectuelle mais peu d’endurance. Sommeil agité. Métabolisme déréglé.
Profil psychique : bohème, enthousiaste mais instable.
Posologie : 7 CH, 5 granules le matin à jeun, 3 fois par semaine. En 30 CH pour un drainage de fond, 1 dose/semaine.
Remarques générales
Toujours espacer la prise dès amélioration.
Pour les troubles hormonaux, pensez à ajouter ponctuellement Folliculinum, Progesteronum ou Thyroidinum selon les cas.
En cas de compulsions alimentaires, on peut combiner avec Hypothalamus 4 CH, 1 dose/semaine ou Anacardium orientale 9 CH.
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