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Bleus et cétose : les ecchymoses imprévues

Structure du collagène

Des bleus sans raison ? Bienvenue au club

Un jour, on baisse son apport en glucides, on retrouve la ligne de ses vingt ans et paf : une ecchymose sur la cuisse, puis une autre sur le bras. Pas de choc, pas de coin de table agressif. Juste un bleu. Et pas un petit.

Sur Céto Club, tu n’es pas seule. De plus en plus de personnes signalent ces marques mystérieuses depuis qu’elles sont en cétose. Ce n’est ni dans ta tête, ni dans ton miroir : c’est un effet bien réel. Et pas si rare que ça.

Une histoire de plaquettes qui boudent

Quand tu passes en cétose, ton corps change de carburant. Ce qui se passe dans tes cellules se répercute partout, y compris dans ton sang. Et plus précisément dans les plaquettes, ces petites ouvrières de la coagulation.

Le changement d’environnement métabolique (plus de cétones, moins de glucose) peut modifier leur membrane, leur souplesse, voire leur efficacité. Résultat : les petits capillaires sous la peau se vident un peu trop facilement à la moindre pression. Tu appuies ton sac contre ta hanche, tu t’adosses un peu fort à une chaise… et hop, un bleu.

Moins de glucides = moins de collagène ?

structure du collagène

 

Le collagène n’est pas qu’un mot à la mode sur les flacons de crème. C’est la trame qui maintient tes tissus en place. Or, le collagène dépend aussi de la vitamine C… qui, surprise, partage la même voie de transport que le glucose. En cétose, ce transport peut être ralenti. Résultat : une peau un peu plus fine, un peu plus fragile, un peu plus sujette aux bleus.

Carences cachées : la piste des cofacteurs

Quand on fait tout bien, mais qu’on mange moins (ce qui est fréquent en céto), on peut se retrouver avec des carences. Pas forcément graves, mais suffisantes pour perturber la coagulation. Les plus concernées :
– la vitamine K (essentielle pour la coagulation),
– la B12 et l’acide folique (pour la régénération du sang),
– le zinc et le cuivre (pour la solidité vasculaire).
Un déficit discret peut rendre les vaisseaux plus perméables et les petits hématomes plus faciles.

Trop de cétones tuent le caillot ?

de gauche à droite : globule rouge, plaquette, globule blanc

Chez les enfants épileptiques traités par régime cétogène médicalisé, jusqu’à 30 % développent des troubles de la coagulation. Pas des hémorragies graves, mais un temps de saignement prolongé et une baisse de la fonction plaquettaire. L’hypothèse est que les cétones modifient le comportement des plaquettes. Et même si on n’a pas (encore) autant d’études sur les adultes non épileptiques, les témoignages concordent.

Le beurre de cacahuète, accusé numéro un ?

Ce n’est pas pour dénoncer, mais… le beurre de cacahuète, c’est bon, c’est gras, c’est réconfortant, mais c’est aussi riche en oméga-6. Et un excès d’oméga-6 pro-inflammatoires, combiné à un déficit en oméga-3, peut favoriser une certaine fragilité vasculaire. Pas de quoi tomber dans la parano, mais si tu as la main lourde sur le pot, c’est une piste.

Est-ce que c’est grave, docteur ?

Non, pas forcément. Mais ce n’est pas à banaliser non plus. Si les bleus se multiplient sans raison, si tu as des saignements de nez fréquents, des règles trop abondantes ou des gencives qui saignent au moindre brossage, ce n’est plus une coïncidence. Il faut consulter. Et faire un bilan : numération plaquettaire, vitamine K, B12, folates, zinc, fer, temps de coagulation… Rien de lourd, juste de quoi y voir clair.

Et alors, que faire ?

Manger un peu plus varié, revoir les apports en micronutriments, penser au bouillon d’os pour le collagène et ne pas hésiter à ajouter un peu de légumes verts (eh oui, même en céto). Éventuellement, compléter avec de la vitamine K2 ou du collagène marin… et surtout, ne pas paniquer.

Un bleu, ce n’est pas un drame. C’est un message. Le corps parle souvent comme ça : en couleurs.

Une peau qui se colore, c’est peut-être un signe qu’il faut ajuster. Pas abandonner.

Tu es déjà sur le bon chemin. Le céto, c’est un laboratoire vivant. Et les bleus ne sont que des petits post-it cutanés : « Hé, pense à moi aussi, là-dedans. »

Références scientifiques sur le sujet

Bruising and the ketogenic diet: evidence for diet-induced changes in platelet function

Des enfants sous régime céto ont montré un allongement du temps de saignement et une baisse de l’agrégation plaquettaire. Aucun cas grave, mais un effet réel.

Micronutrient supplementation needs more attention in patients with refractory epilepsy under ketogenic diet treatment

L’alimentation cétogène chez les enfants et adolescents atteints d’épilepsie réfractaire peut provoquer des carences en micronutriments, même lorsqu’un supplément est prescrit, surtout avec l’âge. Cela signifie qu’un suivi attentif et des bilans réguliers sont essentiels pour éviter des effets secondaires potentiels, dont les bleus.

Extensive bruising secondary to vitamin C deficiency

Un homme de 56 ans, en parfaite santé apparente, a développé de vastes ecchymoses sur les jambes sans anomalie de coagulation, révélant une carence sévère en vitamine C liée à un régime très restrictif. Impressionné, il a constaté une amélioration spectaculaire de ces bleus en quelques jours seulement après avoir commencé une supplémentation orale ; son taux de vitamine C, initialement bas, confirmait le diagnostic de scorbut.

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